[Récit] Jusqu'où peut aller un père...

Il faisait nuit noire. Bengus était encapuchonné et sa longue cape soigneusement attachée sur le torse masquait une armure noire inhabituelle. Il marchait d'un pas vif dans les rues désertes de Hurlevent. Les seuls bruits audibles étaient le cliquetis de mailles et de plaques qui se faisait entendre à chaque fois que les lourdes bottes du berzerk touchaient les pavés.

Il arriva sur la corniche qui surplombait le port de la ville. Il leva les yeux vers la lune, puis balaya le port du regard. Il remarqua aussitôt le bateau kal'dorei qu'il cherchait, amarré au sud, prêt à partir pour Darnassus le lendemain à l'aube.
Toujours silencieux, il jeta un coup d'oeil parr dessus son épaulière imposante pour vérifier qu'il était seul. Il se mit alors à avancer en claudiquant vers la rampe qui descendait sur les quais.
Sa blessure l'élançait encore, mais c'était le genre de détails avec lesquels le nain avait appris à vivre durant ses multiples combats.

Arrivé devant le bateau, il fouilla dans une des poches de sa cape. Il en sortit un paquet qu'il déchira, et il en sortit la clé d'une cabine réservée plus tôt dans la soirée. Il avança en soupirant, le métal de ses bottes raclant le bois du pont. Il descendit les escaliers et s'arrêta devant une cabine. Il entra puis referma la porte à double tour.
La salle était sommaire. Un lit, une table avec une chaise et quelques bougies éparpillées. Il releva sa capuche de sa main bardée de fer, laissant apparaître un visage fatigué, émacié. Des cernes noires se distinguaient sous ses yeux las.
Il posa ses armes dans un coin et s'assit rapidement. Il sortit une plume et un parchemin, et commença à écrire à la lumière d'une bougie proche.

" Cystry,

Je me suis planté sur toute la ligne. Valendir n'a pas l'air sûr de son coup, et les Lames commençent à se faire trop connaître, et à se faire marcher sur les pieds. J'ai bien reçu ta lettre conçernant Nathya, ça me fait ça de moins à gérer.
J'ai déjà réussi à réunir environ 20% de la somme, en bossant pour la Dame, mais c'est loin d'être suffisant. Je vais arrêter de trop risquer ma peau dans leur conflit, notre histoire traîne trop à mon goût.
Je pars donc pour Kalimdor, ils m'envoient régler des affaires là-bas. Je vais aussi pouvoir aller à Hache-tripes, enfin Eldre Thalas, pour y récupérer ce que tu m'a demandé. J'en ai pour un moment, et ce qu'ils me demandent est loin d'être évident. Te fais pas trop de mouron si je réponds pas rapidement à tes lettres.
Je t'envoie aussi cette bourse d'or, ça te sera utile je pense.

Continue à faire gaffe.

B.F."

Le nain sortit et mit la lettre dans la boîte de courrier au bout du couloir. Le courrier partirait le lendemain, juste avant le départ du bateau, il était assuré que sa fille l'aurait dans la journée.
Sans enlever son armure, il s'allonga sur son lit. Les lattes craquèrent sous le poids.

"Foutue armure..."

Bengus s'endormit alors rapidement, attendant l'aube pour le départ.

Cela faisait plusieurs heures que le bateau avait quitté le port. Bengus était accoudé sur la rambarde de la poupe du navire. Sa cape flottait librement derrière lui, bercée par la brise marine. Il faisait gris, comme toujours aux abords de Sombrivage. Un brouillard assez épais persistait. Le nain était dans son armure noire, des plaques épaisses dégagant une très subtile aura verte. Elle semblait faite pour être portée entièrement, ou pas du tout. Toutes les pièces étaient sanglées solidement.
Le berzerker attrapa son baluchon qu'il balança sur son épaulière. Il descendit lourdement l'escalier pour arriver sur le pont.

Le navire s'arrêta à quai et les marins larguèrent les amarres. Au fur et à mesure qu'il avançait en claudiquant le long du quai, il se rapellait. Il se remémorait sa première et unique visite à Eldre Thalas.
La tout jeune elfe qu'il avait receuillit... et la lettre qui était accroché au cou de la Quel'dorei.

La lettre n'avait pas mentit. Bengus à l'époque n'avait pas bien saisit dans quoi il s'engagait. Mais Cystry avait atteint sa majorité. Il l'avait élevée jusque là, et comme annoncé dans la missive, ils avaient retrouvé Bengus le jour des dix-huits ans (elfiques) de la Quel'dorei.
Il avait prouvé qu'il avait su s'en occuper, mais il restait une dernière chose à faire.

Il y avait une personne, à Férélas, qui devait mourir. Bengus était un excellent combattant, habitué à une discipline des armes poussée à son extrême. Mais si il y avait bien une chose qu'il détestait... c'était la magie. Hors, les Hauts-elfes étaient connus pour la pratiquer à outrance, et cette personne avait sans doute eu le temps de se renforcer pendant toutes ces années.
Durant tout ce temps, ceux qui avaient accepté de laisser Cystry au nain avaient gardé un oeil alerte sur sa vie, mais sans jamais intervenir.

Bengus arriva dans l'herbe qui bordait le rivage de Teldrassil. Ses pas furent étouffés par l'herbe épaisse, et il se demandait pourquoi avoir accepté... Certes, il avait sauvé la jeune Quel'dorei de la mort, mais le prix à payer était très élevé. Il l'était d'autant plus qu'elle était devenue majeure.
Maintenant, il allait devoir s'acquitter d'une somme très importante, tuer quelqu'un qui surpassait sûrement ses capacités de berzerk.

Le Fracasse-crâne s'arrêta un instant pour contempler la mer et l'horizon au loin. Il savait qu'il ne pouvait pas y couper. Il savait aussi ce qu'ils voulaient faire de l'argent, il savait qui était la personne qu'il devait tuer.
L'armure scellée magiquement assuraient aux commanditaires que Bengus ferait tout sans broncher. Bien que ce dernier était habitué à en porter en toutes circonstances, il fallait bien qu'il en sorte un jour ou l'autre.

Il détourna le regard de l'horizon, rabaissa un peu plus sa capuche et entama sa marche vers le dompteur d'hyppogriphes, direction Lordanel, la première étape de son voyage vers Féralas, là où tout avait commencé.

Le voyage de Lordanel jusqu'à Féralas avait été bien plus court que prévu. Bengus avait trouvé un dompteur d'hyppogriphes qui l'avaient envoyé en moins d'une heure à destination, nul besoin de marcher.

Il posa pour la deuxième fois le pied dans cette jungle. Le cataclysme avait inondé la partie est de la vallée. Le nain partit vers l'ouest, en suivant la route, hache au poing. La marche dura un moment pendant lequel Bengus restait sur ses gardes. La première fois, le voyage n'avait pas été de tout repos.
Au bout d'une heure et demie, il arriva à une intersection du sentier. Il renifla et jeta un regard dédaigneux vers le nord. Au loin, dans la brume tropicale, se dressait les ruines d'Eldre Thalas, renommée Hache-Tripes depuis l'installation des ogres et des satyres. Elles étaient presque vides, les créatures se terrant dans les recoins les plus reculés de l'ancienne cité Quel'dorei.

Bengus trouva une pierre assez plate, vestige d'un pilier, et y déroula une carte des lieux. Silencieux, il suivait du bout du doigt l'itinéraire jusqu'à son objectif au coeur des ruines. Il leva la tête, balaya les environs du regard et replia sa carte. Il se mit en route vers l'entrée, tête baissée, en claudiquant. Le silence des ruines fut interrompu lorsque le nain passa de l'herbe dense aux dalles de pierres. L'armure tintait, et les immenses murs de pierre renvoyaient au Fracasse-crâne l'écho sinistre de ses propres pas. Arrivé en haut de la rampe d'accès, il arriva à l'allée principale qui se divisait en quatre. Le couloir ouvert partait vers l'est, l'ouest, et deux accès au nord, allant sur le toit de l'arène.
Il partit vers l'arène.

Il progressait avec peine sur le sol défoncé et les éboulis. Pendant ce temps, deux satyres observaient le nain de loin, attirés par le fracas métallique caractéristique du berzerk qui marche. Ils le suivaient, agiles et silencieux sur un terrain qu'ils connaissaient bien mieux que Bengus. Ce dernier continuait à avancer, déterminé, vers le mur ouest de l'arène.

Il observait les maisons au fur et à mesure qu'il avaçait. Il compta: cinq portes depuis le mur sud, une fenêtre ronde sur la porte de la bonne maison. Il s'arrêta devant, releva sa capuche et observa un instant l'édifice. La fenêtre n'existait plus depuis longtemps, la porte avait été défoncée lors du premier passage du Fracasse-crâne.

Après avoir marqué une pause sur le palier, alors qu'il s'apprêtait à entrer, il entendit le bruit caractéristique d'une lame de métal qui se brise sur une armure. Il fit volte face et fixa le satyre qui se tenait là, sa dague brisée en main. Avant qu'il n'aie eut le temps de réagir, ce dernier prit le plat d'une hache massive en pleine mâchoire. Totalement estourbit, il aperçu juste l'éclat de la deuxième hache qui lui déchira le torse. Il s'effondra par terre, presque quasiment tranché en deux.
Le deuxième satyre, resté un peu plus en arrière, se mit à fuir. Une pointe de métal tirée par le fusil de Bengus vint lui déchirer une partie du cou. Il tomba à genoux et se vida en quelques secondes.

Le nain raccrocha son arme, et fit demi-tour. Il reprit sa démarche claudiquante vers l'intérieur de la bâtisse en ruines. Il faisait sombre, et humide. La seule lumière venait de l'encadrure de la porte, et des fissures du mur délabré. Il avançait vers l'escalier, en renversant les meubles qui le gênaient.
Il monta à l'étage, et entra dans la première chambre. Il restait les vestiges d'un autel à Elune, devant lesquels se tenaient deux squelettes quel'doreis. Bengus marqua une pause devant les squelettes, puis balaya la pièce du regard. Entre deux rais de lumière, il aperçu le coffret de bois sculpté qu'il convoitait.
Il s'en saisit, exerça une pression et broya les parois. En soi, c'était inutile, la serrure n'était pas verouillée, mais cela soulagait une partie de la rage du nain de pulvériser des choses. Il se retrouva avec une poignée de bijoux divers dans ses mains gantées de lattes de métal. Il en jeta une grande partie par terre, un à un, et s'arrêta sur un pendentif en particulier. Il le porta à la lumière d'un des trous du mur. Une opale rouge gravée, c'était ce qu'il cherchait.

Il l'enveloppa dans un morceau de cuir déchiré, et la rangea dans sa bourse. Il redescendit et s'arrêta sur le palier de la porte. La soudaine lumière le possa à mettre sa main en visière. Il soupira, attendit quelques instants le temps que ses yeux se réhabituent et sortit.

"Bon... mon Bengus... t'attaque la partie dure du steak maintenant. C'est pas un foutu mage qui va te poser problème, bon sang !"

Il reprit sa route vers le flanc sud de la vallée, là où attendait sa cible.

Après avoir traversé la vallée de son pas lourd, il arrive près d'un grotte en partie cachée par des lianes. Il jeta un coup d'oeil à sa carte, vérifia les environs, puis rangea sa carte.

"Aujourd'hui... c'est une grosse étape que tu vas accomplir... allez !"

Bengus se saisit de son bouclier et d'une épée longue, et s'enfonça dans la grotte. Des torches accrochées aux parois éclairaient le passage, l'endroit était visiblement habité.
Il avança ainsi quelques minutes, bouclier en avant, ses pas résonnant dans le tunnel. Ce dernier débouchait sur une grande salle, au milieu de laquelle se tenait un grand feu, et un elfe assis, dos au berzerk.

"Hey ducon ! C'est la fin cette fois... c'est toi ou moi... cette fois tu t'en tireras pas !"

Le vieux quel'dorei émit un rire chevrotant. Il se leva, assez souple malgré son âge, et se retourna.
Le nain était en garde, bouclié levé, prêt à charger. L'elfe semblait bien faible... ça serait un combat vite expédié...
A peine Bengus ramena le pied en arrière pour commencer à courir qu'une explosion pyrotechnique fit voler son bouclier, pourtant solide, en éclats. Il fut projeté en arrière et tomba lourdement sur le dos un mètre plus loin.

"Bordel de ...!"

Il fit une roulade sur le côté, esquivant de peu un trait de feu qui fit exploser l'endroit où il se trouvait l'instant d'avant. La pierre du sol éclata, des morceaux de roche percutèrent l'armure du nain et il eut le temps de voir le cratère fumant laissé là. Il se redressa rapidement, et envoya son épée droit sur le mage quel'dorei. Celui-ci disparu, la lame perdit de la hauteur et toucha le sol, en le raclant sur quelques mètres.
Bengus sentit le traquenard et se retourna en dégainant ses lourdes haches qu'il avait gardé dans le dos. A peine avait-il fait les trois quarts du mouvement qu'une boule de feu le percuta en plein visage, sur la joue gauche.
Il grogna longuement, tourna la tête vers le mage et chargea. Ses jambes furent soudain prises dans un épais bloc de glace, à deux mètre du mage qui arborait un sourire narquois. Enragé, le berzerk défonça la glace avec quelques coups de poing et en forçant sur ses jambes. Lorqu'il releva la tête vers la sortie, le mage avait disparu. Il regarda instinctivement en arrière, mais rien. Il fit un tour rapide de la grotte, mais le quel'dorei s'était bel et bien envolé.

"YAAAAAAAAAARGH !!!"
A l'entrée de la grotte, le Fracasse-crâne poussa un long hurlement, seul moyen d'évacuer la rage qui écumait en lui. Une floppée d'oiseaux s'envola de l'arbre proche. Il envoya un coup de poing dans la paroi rocheuse. Ses phalanges craquèrent lors du violent contact, et la plaque érafla la pierre.

"Enfoiré... si tu crois que tu va t'en tirer comme ça..."

Bengus passa sa main sur sa joue. Il regarda ses doigts. La plaque luisait de sang et de pus. Son oreille gauche sifflait, mais il ne ressentait pas la douleur. Il sortit un chiffon sale et frotta rapidement pour enlever l'excédent de liquides qui coulait... N'importe qui aurait crié de douleur, Bengus regardait fixement le chiffon ensanglanté, énervé mais impassible.

"Bordel..."

Il repartit vers l'est. Il allait à Cabestan. Les gobelins l'attaquaient en général à vue, depuis que le nain avait broyé la tête d'un tavernier qui avait essayé de l'arnaquer. Pas grave, sa capuche et son armure lui assuraient de passer incognito. Et si ils le cherchaient, il aurait de quoi se défouler.

"Retour à Hurlevent... ils vont pas être contents..."

Bengus était retourné à Hurlevent comme prévu. Il passa devant le panneau d'annonces où plusieurs portaits de lui-même étaient placardés. Le soir tombait.
Rapidement, un gnome encapuchonné arriva à sa hauteur.

"Demain, ils t'attendent à minuit, dans la tour habituelle"

Le gnome repartit dans une autre direction. Le nain avançait comme si de rien était. Il passa le reste de sa nuit sur un des quais du port à contempler la mer.

Le lendemain, le berzerk, après une journée calme, se rapella de la taverne du Murloc assoiffé. Les voyages au nord des royaumes de l'est, ses récentes aventures à Kalimdor et le fait qu'il soit recherché l'avaient tenu loin de cet endroit qu'il aimait malgré tout.

"Au diable ces abrutis de paladins. Ce soir, je picole... ça fait trop longtemps que j'ai pas bu une bonne bière."

Il erra le long du lac un moment, jusqu'à s'installer sur un des quais de Comté-du-lac. Un voleur s'asseya à côté de lui. Il y jeta un coup d'oeil, et il commença à contempler l'eau en réfléchissant.

"-Belle soirée n'est-ce pas ? Fit le voleur masqué.

-Ouais si on veut...

-Comment ça "si on veut" ?

-Bah... chacun son point de vue... soupira Bengus.

-Elles sont magnifiques vos haches ! Vous les avez eues où ?

-Je les ai forgées moi-même, gamin.

-Vous avez fait un excellent travail !

-Ouais, je sais... merci". Bengus lorgna sur la dague et l'épée longue du voleur, qui avaient l'air ridicules à côté de ses haches imposantes.

"D'ailleurs... j'vais les poser à l'auberge, ça m'évitera de me faire remarquer"

Il se retourna en se dirigea vers l'auberge. Il remarqua de loin le groupe de paladins qui arrivait du pont. Lorsqu'il ressortit, ses armes bien entreposées sous la surveillance de l'aubergiste, Bengus gravit la petite pente jusqu'à la taverne.
Lorsqu'il arriva en haut, les paladins stationnèrent devant l'auberge. Un gnome arriva sur son mécano-trotteur droit vers le nain et chuchota:
"-Les paladins, là, ils vous cherchent ! Ils veulent vous arrêter ! Fuyez !"

-T'en fais pas... je sais... ils vont pas me chercher bien longtemps..."

A ce moment, quatre paladins, 3 humains et un draenei, arrivèrent, et encerclèrent rapidement Bengus.
Le Redresseur de torts sortit des menottes et s'avança.

"-Bengus Fortehache, je vous arrête. Veuillez vous rendre sans histoire, pour une fois

-Ah... ça tombe bien j'ai un truc à vous montrer, venez"

Sans se soucier de quoi que ce soit, Bengus partit vers l'auberge. Le draenei Taran entrava ses gestes en invoquant la lumière.

"Faites pas les cons, j'ai dit que j'avais un truc à vous montrer !"

Il força un bon coup, le paladin céda et Bengus entra dans la taverne. Il se précipta sur ses deux haches. A nouveau, les paladins l'encerclèrent, avec en plus le voleur qui se placa derrière Bengus.
Il placa une lame sur la nuque du nain, ce dernier la chassa d'un revers de main comme on chasse une mouche.

"-Bon les gars... Entama le nain. Je vais être direct. J'ai des trucs à faire importants. Vous me lâchez la grappe ce soir, ou alors je vous pulvérise sur le champ.

-Nous sommes 5, tu es tout seul, nain. Que comptes tu faire ?

-Je l'ai dit, vous éparpillez en morceaux. Soit vous me laissez peinard et je viendrais peut-être me rendre plus tard, soit je vous massacre ici et maintenant et vous m'aurez jamais."

Le voleur placa à nouveau sa lame sur le cou du nain, juste après que le redresseur de torts lui aie envoyé une droite.
Etonnemment, Bengus ne rendit pas tout de suite le coup. Il s'essuya rapidement le nez, mais quelque chose était différent cette fois-ci.
Il sentait la rage monter, monter... elle s'accumulait, mais il ne voulait pas la dépenser. Pas ce soir. Pas ici... il savait qu'il pouvait y rester, mais il se fichait de mourir. En revanche, il savait que si il mourrait, il ne pourrait plus payer la dette qu'il devait. Et Cystry serait tuée, comme cela était prévu depuis bien des années.

Le berzerk perdit rapidement la notion du temps... il ne savait plus trop ce qu'il disait. La rage débordait, ses yeux parassaient blancs tellement ses pupilles étaient contractées. Il continuait à lâcher des menaces régulières, sans trop savoir ce qui se passait. Il ne s'en rendait plus compte. Il voulait s'acquitter de sa tâche, point final.

A un moment, il entendit les mots "Lames Vengeresses".

"Lames DANS TA GUEULE ouais ! Bon sang ! Ce soir, je me présente pas comme un Vengeur Noir ou comme un gros méchant ! Je me présente comme Bengus Fortehache, et si vous continuez à me chauffer, je vais vous PULVERISER un par un !"

La ragé débordait. Tout au fond, il savait que si il cédait, il n'allait plus rien distinguer... tout ce qui bougeait serait une menace potentielle, donc une cible... et il y resterait sûrement avec toute la garde qui lui tomberait dessus. Le jeune voleur commençait à l'agacer à vouloir le frapper. Alors qu'il envoya un coup de poing au nain, ce dernier l'intercepta et commença à serrer, forçant le roublard à se mettre à genoux.
Il sentit une main sur son épaulière. Une poigne forte qui faisait pression sur lui. Il regarda un instant qui était là, et vit Nathya.

"Deux berzerks contre 4 paladins... ça s'équilibre on dirait..."

Il entendit la draenei parler, sans vraiment comprendre ce qu'elle disait. Il se rendit compte qu'il avait dégainé ses haches. Les muscles de ses bras tremblaient, comme pour s'échauffer en vue du combat. Il commença à serrer les manches de ses haches pour tenter de se contenir.

"Tout ce qu'il a fait, il voulait le faire pour Hurlevent, voyons ! Lança Nathya.

-Je me contrefous de Hurlevent... je me contrefous des paladins... je me contrefiche de crever ici..."
Et intérieurement, il ajouta "La seule chose qui compte, c'est Cystry..."

Il sentit un liquide chaud dans ses gants. Il regarda rapidement, du sang coulait entre les jointures de ses gantelets. Il ne sentait pas à quel point il serrait ses haches... le métal avait traversé le cuir et lui déchirait la peau.
Il releva la tête vers le ciel. Il était tard. Il ne fallait pas qu'il traîne. Il se retourna sans prêter attention aux éventuelles réactions de ceux qui voulaient l'arrêter.

"J'ai des choses plus importantes à faire. Adieu."

Il repartit, traversa le pont et alla voir le dompteur de griffons.

"Un vol... pour Sombre-comté..."

Il s'envola dans les ténèbres nocturnes, loin des lumières de Comté-du-lac, pour retrouver ses commanditaires dans une tour en ruines, quelque part dans la forêt... Sa rage était un peu retombée, il ne se rendait pas encore bien compte de ce qu'il venait de se passer.
En revanche... il avait soif. Trop soif.

"Bordel... le Casse-pattes c'est pas pour ce soir... chié !"

Une douce brise secouait doucement les branches des arbres de Teldrassil. La nuit étoilée laissait voir toutes les constellations du ciel de Kalimdor. Un nain en armure noire parcourait lentement les allées fleuries et couvertes de feuilles de la capitale Kal'dorei.

Les longues recherches du Berkerk l'avaient amené à Darnassus. Beaucoup de Bien-nés avaient rejoint l'Alliance au grand jour, depuis le cataclysme. Ses interrogatoires, ses conversations, ses lectures avaient rattaché un lieu à sa cible.

Darnassus.

Les semaines qu'il avait passé à combattre à Hyjal lui avaient permis de s'acheter quelques enchantements, venant palier les faiblesses de Bengus face aux manipulateurs de magie. Il avait envoyé quelques trente mille pièces d'or à sa fille, en plusieurs fois. Il savait où était le mage, il allait bientôt régler sa dette.

Il avait aussi préparé un plan. Pour une fois, plus question de foncer sans stratégie, la force brute ne suffisant pas dans ce cas précis. Hors de question de combattre en pleine ville, la garde lui tomberait dessus sans poser de questions. Le guerrier s'arrêta devant une porte, et frappa quatre fois.
Il jeta un coup d'oeil par dessus son épaule, tandis qu'un peu d'agitation se laissait entendre à l'intérieur de la maison Kal'dorei.
La porte s'ouvrit. Une grande silhouette fine apparut dans l'encadrure de la porte, dans une simple robe noire.

"T'es prête ?

-Oui, papa.

-Où est la p'tite ?

-Je l'ai laissée à quelqu'un de confiance, à Hurlevent.

-Qui donc ?

-Pas sûre que tu la connaisse, c'est une worgen, et-

-Worgen ? Coupa le nain. Tu t'fous de moi ?

-T'inquiètes pas, elle connaît les "ficelles du métier" au cas où.

-Mouais... bon... on a du boulot."

Bengus et sa fille prirent la route vers le quartier est de la ville. Sans dire un mot. Le cliquetis régulier de l'armure du nain faisait contraste au léger bruissement du tissu de la robe de la quel'dorei. Ils marchèrent plusieurs minutes avant de s'arrêter devant une maison apparemment vide. Le nain fit un signe de tête à l'elfe et fit demi-tour, la laissant seule.
Cystry frappa à la porte. Quelques secondes s'écoulèrent avant que celle-ci ne s'ouvre.

"-Cystry Fortehache-Jobuad... que fais-tu donc là..."

Un quel'dorei visiblement âgé se tenait devant Cystry. Une barbe finement taillée, des yeux d'un jaune d'or, et une robe d'un bleu azur ornée de motifs quel'doreis jaunes.

"-Je suis venue me rendre à toi, Lorfindrel. Cette course-poursuite a assez duré. Toutes ces années ont fatigué mon père, l'ont poussé à l'extrême limite. Je veux en finir.

-Tu te livres donc malgré tous les sacrifices de ce nain ? Malgré qu'il aie risqué sa vie ? Malgré qu'il aie dépensé son temps et son énergie pour toi ?
Tu sais ce que je vais faire, si tu te rends.

-J'en suis bien consciente.

-Tu laisserais derrière-toi un jeune enfant ? Encore que... un bâtard demi-elfe n'a sûrement pas besoin d'une mère quel'dorei, ça serait trop d'honneur pour lui."

Cystry serra les dents mais ne répondit rien sur le moment. Elle observa un moment le mage, puis repris la parole.

"-Après toutes ces années, tu va enfin pouvoir me tuer de tes propres mains.

-Oui, j'en suis fort heureux, et aussi assez décontenancé. Ca paraît un peu facile. Vous vous êtes finalement rendus compte que ça ne menait à rien finalement.

-Je me rends, en effet. Par contre, j'estime avoir le droit de savoir pourquoi tu veux me tuer, je veux savoir qui sont ces gens qui m'ont "vendue".

-Je pense pouvoir t'accorder ce souhait, mon enfant. Allons en discuter en dehors de la ville. L'agitation y est nettement moindre, et j'aurai le loisir de te supprimer enfin, sans aucun témoin.

-Soit, allons-y."

Le mage sortit, et referma la porte il noua sa capuche et posa une main sur l'épaule de Cystry.

"En route, dans ce cas".

Sur ces mots, il sourit largement, et tous deux partirent vers la sortie de la ville.

Les deux Quel'doreis s'arrêtèrent sur une petite colline à plusieurs centaines de mètres de la sortie de la ville.

"-Nous serons tranquilles, ici, entama Lorfindrel. Qu'as-tu donc à me demander, ma chère ?

-Je veux savoir exactement ce qui s'est passé avant que Papa ne me... récupère.

-Bien."

Le mage déplia sa cape, l'installa sur le sol et s'assis. Cystry fit de même. Il sortit une pipe, et l'alluma, en tirant quelques bouffées.

"-Vois-tu, il y a bien longtemps de cela, les Quel'doreis étaient un peuple puissant et supérieur aux autres. Nous tirions notre énergie du Puits jusqu'à ce que certains décident d'en faire une porte démoniaque. Nul besoin de plus de détails ?

-Je sais déjà tout ça.

-Tout quel'dorei le sait. Bref. La Légion a ravagé bien des contrées dans les royaumes humains, via le Fléau. C'est, soyons francs, en partie de la faute de ceux qui on corrompu le Puits. A cette époque, la magie était en majorité représentée par les Humains. Ils l'ont bien entendu apprise grâce aux quel'doreis, il faut le préciser. Ces derniers étaient en pleine-...

-Le rapport avec moi ?"

Le mage plissa les yeux, agaçé par cette grossière interruption.

"-Si tu est si pressée d'en finir... je vais aller à l'essentiel alors. Quatre de ces Humains, aveuglés par la vengeance, se sont mis en tête de tuer tous les quel'doreis qu'ils trouveraient, en particulier nous autres, mages. Ils se vengeaient ainsi de ceux qui avaient amené la Légion sur Azeroth, et au passage s'assuraient le "monopole" de l'arcane. Des vantards prétentieux, somme toute.

-Tu n'est ni vantard, ni prétentieux, bien sûr.

-Hahaha... non... je suis tout simplement un des meilleurs. C'est un fait."

Cystry fronca légèrement les sourcils et ne répondit pas.

"Mais cesses donc de m'interrompre. Ces quatre mages se mirent alors en chasse, traquant les Bien-nés pour les réduire en cendre à vue. Jusqu'à ce qu'ils tombent sur moi."

La jeune elfe haussa un sourcil et ouvrit la bouche pour répondre, mais Lorfindrel reprit aussitôt.

"-Tu te demandes pourquoi je suis en vie. C'est simple. Je leur ait proposé mon aide. Qui d'autre qu'un quel'dorei pourrait mieux trouver des gens de son peuple ? La négociation n'a pas été simple, mais j'ai obtenu l'assurance de rester en vie, tant que je les aiderai.

-Couard...

-Malin, veux-tu dire, non ? Toujours est il, qu'un jour, notre traque nous a conduit à Féralas. Plus précisément Eldre'Thalas, ou un couple de vieux amis se cachaient encore... reclus de tout.

-Tu veux dire que..."

Cystry marqua une pause. Le mage tira sur sa pipe en la regardant, un sourire en coin.

"...tu connaissais mes parents ?

-En effet. Ils avaient quelque chose de précieux. Quelque chose qui m'appartenait. Ils me l'avaient volé.

-Et c'était quoi ?

-Un collier d'opale rouge. Dernier souvenir de ma défunte épouse. Son imbécile de soeur était persuadée que ce pendentif lui revenait de droit."

A ces mots, Lorfindrel marqua une pause. Il perdit son regard dans le vague, d'un air mélancolique. Cystry mit quelques secondes à comprendre les tenants de cette dernière phrase.

"Si ta femme était la soeur de ma mère..."

Le mage reporta son attention sur l'elfe, en souriant. Cette dernière baissa légèrement les oreilles.

"Oui, je suis ton oncle. Maintenant que tu sais pourquoi, je vais t'expliquer ce qui s'est passé ce jour là."

Il tira longuement sur sa pipe et fit quelques ronds de fumée.

"Ce jour là..."

La lune était au plus haut, dominant les arbes de Teldrassil. Les deux Quel'doreis, assis sur une cape, au sommet d'une petite colline, discutaient du passé.
Une silhouette sombre passait inaperçue dans un arbre qui surplombait cette colline. Une silhouette petite mais trapue.

"Ce jour là..."

Lorfindrel sourit et cala sa pipe entre ses dents. Il sortit un petit cristal pulsant d'une aura très pâle, et le tendit à la jeune quel'dorei.

"-Qu'est-ce que c'est ?

-Plutôt que de te narrer, tu verra directement ce qui s'est passé via ce cristal. Tu verras ce qui s'est passé à travers mes yeux. Tu aura un point de vue objectif, ainsi. Et-..."

Un craquement se fit entendre dans l'arbre proche, et quelques branches tombèrent accompagnées de nombreuses feuilles. Un aura verte claire filtrait à travers le feuillage.

"Que diable-..."

La silhouette sortit rapidement de l'arbre. Un nain en armure noire s'élança et tomba lourdement sur le sol, hache en main, fixant Lorfindrel.

Tout alla très vite.

Cystry disparut dans les ombres, laissant le mage seul face au berzerk. Ce dernier, sans dire un mot, sans attendre une quelconque réaction, avait saisit sa hache pour faire une balayette au mage, qui tomba à la renverse, sur le dos.

"J'vais te défoncer, cette fois."

Le nain profita de l'élan de sa hache pour la faire passer dans son dos, avec changement de main, la leva et l'abbatit violemment sur le mage, la reprendant à deux mains.
Sous son poids, et son élan, la hache se planta profondément dans le sol lorsque le mage se téléporta dix mètres plus loin.

"Fortehache... il n'a pas compris la précédente leçon. Et bien, recommençons."

Il marmonna quelques incantations alors que le nain dégaina rapidement le bouclier qu'il avait dans le dos. Il le plaça devant lui et se bloqua sur ses appuis, alors qu'une énorme boule de feu lui fonçait dessus.
A la grande surprise du mage, le sort fut renvoyé à l'exact opposé, le menaçant directement.
Il leva une barrière de glace qui explosa sous le choc, mais dissipant la boule de feu.

"Impressionant..."

Le nain, son autre hache déjà au poing, fonça sur Lorfindrel, concentré, muet. Seul la mort du mage comptait, pas le temps de bavarder.
Prévoyant, il effectua un rapide zig-zag alors que le mage tenta de l'immobiliser dans un sort de glace. Il arriva au contact, et quelque chose lui sauta dessus, le faisant tomber.

Un humain en armure le plaqua au sol, sa queue de cheval blonde tombant sur son épaule. Les deux guerriers échangèrent un regard de quelques secondes, chacun voulant intimider l'autre. Bengus envoya son poing sur la tempe de l'humain, qui roula sur le côté avant de se relever, et de dégainer une longue épée. Le berzerk laissa tomber son bouclier, et empoigna sa hache à deux mains.
L'autre guerrier se mit en garde, déterminé.
Bengus sourit.

Ils s'éloignèrent de quelques mètres, préparant un combat à mort, un combat honorable, un combat comme on en voit rarement.

Les deux chargèrent au même moment. Il y eu un instant pendant lequel on entendait juste les bruit sourd des bottes frappant le sol de terre, et le cliquetis d'amure.
Lorfindrel se recula pour admirer le duel.
Les rugissements des deux combattants emplirent soudain la forêt, et un immense fracas survint peu après lorsqu'ils se heurtèrent violemment. Bengus le repoussa avec le manche de sa hache, l'humain blond forca avec sa lame.

Dans ce genre de duels, la seule force suffit rarement. La victoire repose sur le fait d'anticiper les coups de son adversaire.

L'humain se recula vivement lorsque le nain lâcha la pression pour envoyer un revers de hache latéral. Il profita de cette ouverture pour contre-attaquer avec une attaque circulaire. Bengus se baissa, et leva sa hache sur la droite. Ce réflexe paya, le revers que le guerrier envoya juste après fut paré avec facilité.
Le nain fit un bon en avant, et percuta l'abdomen de l'humain avec son épaule, dans un bruit d'acier. Ce dernier recula de quelques pas et se remit en garde, légèrement désorienté.
Bengus concentra sa rage dans ses bras, s'apprêtant à envoyer un coup d'une rare violence.

L'humain fit volte-face. Le nain fronca les sourcils, pensant à une fuite, mais le guerrier fit un tour complet, profitant de son élan pour frapper de taille.
Le berzerk eu tout juste le temps de se reculer, mais la pointe de la lame lui sectionna l'arrête du nez, lui perfora l'oeil et finit par lui entailler le coin de l'orbite et le début de la tempe. Il lâcha un grognement long et rauque, portant une main à son visage, puis repris brutalement ses esprits, enragé.

Il se jeta sur l'humain, lui envoyant un coup de poing en pleine figure. Le nez cassa dans un craquement sourd, et un flot de sang s'en écoula. Bengus n'attendit pas, frappant en diagonale. L'épée de l'humain vola sous ce coup.
Il frappa ensuite à revers, fracassant le plastron de son opposant qui reculait à chaque coup. Il se retrouva dos à un arbre. La hache du berzerk lui défonca les côtes déchirant la cage thoracique et tout ce qui s'y trouve. Il tomba à genoux, en vomissant une grande quantité de sang, et s'effondra face contre terre, la moitié du visage dans la boue.

Bengus se retourna rapidement pour trouver le mage de son oeil encore valide. Il le vit, debout, toisant le guerrier à terre dans une mare de sang et de boue, décontenancé de voir son acolyte vaincu. Le nain s'élanca, et à quelques mètres de Lorfindrel, il sauta. Il le percuta de plein fouet, le faisant tomber.

"Qui a gagné, maint'nant ?"

Le sang perlait le long de la joue du berzerk, et gouttait sur le visage du quel'dorei. Ce dernier semblait horrifié, n'osant plus bouger. Cystry sortit des ombres à ce moment, blême, le cristal dans sa main gauche tremblante, une dague dans sa main droite.

"Laisse-le." Lança-t-elle.

Bengus se tourna vers sa fille, la moitié du visage en sang.

"Quoi ? ...

"L...laisse-le. On va le ramener vivant."

Lorfindrel, suffocant un peu à cause du poids du nain, regarda tour à tour ce dernier et sa fille.

"-Donne-moi une bonne raison de-...

-Je t...t'expliquerai en temps v...voulu. Fais-moi confiance. Il ne tentera rien."

A ces mots, elle regarde fixement le mage. Ce dernier lui rendit un regard à la fois effrayé et reconnaissant.

"Je... euh... je jure de ne rien tenter, oui."

Bengus se releva lourdement, visage renfrogné.

"Soit. Va chercher des cordes."

Cystry fila derrière l'arbre et ramena de fines cordes, pourtant solides. Ils attachèrent rapidement le mage, mains dans le dos, et pieds liés. Bengus le souleva et le balança sur son épaule comme un vulgaire sac de patates, et le trio partit vers Darnassus, laissant l'autre guerrier mort au pied de l'arbre.

Juste un p'tit truc qui m'a piqué les zyeux >< c'est pas les Sin'doreï qui ont appris la magie au humain mais les Quel'Doreï (ou Haut-Elfe ou Keldoreï ou Haut-elfe ou descendant des Bien-Nés). Aussi j'ai eu la vague sensation d'un confusion entre le Puits d'Eternité et du Puits solaire (radicalement différent par leur nature et leur essence ^^ même si le second est le fils du premier).

Et après les Bien-Nés sont tous morts lors de la destruction du Puits d'Eternité, les survivants d'Azshara sont soit devenu des satyres de Xavius soit des nagas d'Azshara soit ont été exilé par delà les océans et sont devenus les Haut-Elfe avec une espérance de vie d'à peine 300/400 piges (soit 4 fois moins qu'un elfe de la nuit/kaldoreï). Seule UNE enclave de Bien-Nés a échappé à l'exil ou la mort c'est celle des plus puissant Keldoreï (Bien-Né) les Shendr'alar, installé dans la cité secrète d'Eldre'Thalas.

Aujourd'hui c'est les même Shendr'alar libéré du joug de leur Prince maudit et assoiffé de pouvoir qui se sont installés à Darnassus pour enseigner leur savoir au kaldoreï. Bien évidemment certains ont fuit Eldre'Thalas (en 10 mille ans si tu vois pas qu'on te saigne à feux doux t'es un peu affeloux ! mais étude avant tous T-T). Les Shendr'alar restent les plus puissants arcanistes d'Azeroth après les draconiens azur, ils étaient les conseiller et devin personnels de l'impératrice Azshara et rare était ceux qui les connaissait... On même que Xavius, chambellan d'Azshara, ne connaissait pas leur existence.


Sinon après ses p'tit critique constructive ^^ (et pas négative hein !) j'vais dire que ça m'plait toujorus autant de lire cette fan-fict'

Oui en effet, mea culpa, les sin'doreis sont apparus après. Sinon, je parle bien du Puits d'éternité dans le cas, qui a explosé après avoir été utilisé comme porte pour Sargeras et sa clique.
Je précise aussi que Cystry & Lorfindrel sont bien des Shendr'elar.

Enfin j'ai toujours distingué haut-elfes avec leurs deux lignées suivant l'attaque contre le puits de soleil, les kal'doreis & sin'doreis.

Après, Lorfindrel est un vantard. Il se considère comme un Bien-né, même si en effet, la caste a disparu avec la Grande fracture.

Sinon, la suite très rapidement !

Wouky ! Hâte de la lire ^^

Les deux quel'doreis et le berzerk éborgné s'étaient rendus dans la maison du mage. Sur le chemin, Bengus s'était confectionné un bandeau avec un simple morceau de tissu et une vieille compresse qui traînait dans son sac.
Le berzerk accumulait les blessures et les cicatrices depuis quelques temps. Il n'était pas du genre à les soigner correctement, mais cette fois-ci, il n'y avait de toutes façons pas grand chose à faire.

"C'était qui l'abrutit qui m'a nioqué l'oeil ?!" Lança le nain en attrapant le mage par le col pour ramener son visage à sa hauteur.

"-Un m... mercenaire que j'ai engagé il y a quelques j... jours... répondit le mage, en tremblant. Je pensais qu'il serait assez fort pour me protéger au cas où...

-La prochaine fois, prend un gars qui sait vraiment se battre..."

A ces mots, le nain cracha aux pieds de Lorfindrel, et ajusta son bandeau en grognant. Il se tourna alors vers sa fille, qui avait entre-temps enfilé une armure de cuir noire.

"Pourquoi j'le laisse en vie, alors ? Si ça me convainc pas, j'lui broie la tête sur le champ et on rentre."

Cystry resta muette. Elle se contenta de lançer le petit cristal à son père, qui le rattrapa pour l'examiner rapidement. Bengus jeta un coup d'oeil à sa fille, soupira, puis serra le cristal dans son poing. Il lâcha le mage et recula de quelques pas. La pièce se mit à tourner devant ses yeux, en devenant de plus en plus sombre, et quand il ne vit plus que du noir, une forte lumière l'éblouit.

Ses yeux mirent quelques secondes à s'habituer aux rayons de soleil qui flitraient au travers de la canopée de Féralas. Tout était légèrement flou, comme dans un rêve, mais les impressions étaient toute fois très nettes dans son esprit. Il regarda autour de lui.
Quatres mages l'accompagnaient. Il y avait un grand chauve, mal rasé avec une canne, un autre avec des cheveux gris en bataille, qui fumait un cigare. Le troisième avait une capuche, mais la barbe grisonnante que l'on pouvait voir témoignait d'un certain âge. Enfin, le quatrième, plutôt petit et grassouillet, avait le visage encadré par de longs cheveux noirs, et une multitudes de baguettes étaient accrochées à sa ceinture.

Le grand chauve prit la parole.

"Lorfindrel, tu passes devant. Burningston derrière, les frères sur les côtés. Je reste au milieu."

Bengus répondit, sans le vouloir.

"Bien reçu, chef."

Il se rendit compte qu'il était bien plus grand que d'habitude, et il portait une longue robe bleue et or. Il voyait tout comme Lorfindrel l'avait vécu.
Le petit mage enveloppé, qui était passé derrière, ouvrit la bouche. Il avait la voix enrouée et chevrotante, comme celle d'un fumeur de longue date.

"-'Faut faire vite. J'ai aperçu un camp de prospecteurs nains plus au sud. Ca sent le roussi, cette histoire."

Le mage de droite, qui fumait le cigare répondit d'une voix grave et profonde.

"-C'est que des archéologues. Que veux-tu qu'ils nous fassent ?

-On triomphe des mages les plus réputés qui existent, ce sont pas 3 courtauds avec des pioches qui vont nous faire peur."

C'était l'homme de gauche, visiblement le frère du mage au cigare, qui venait de parler. Sa capuche masquait tout son visage, on ne voyait que sa bouche.

"J'aimerais que l'on fasse ça vite, lança Bengus, avec la voix de Lorfindrel. Plus vite on sera partis d'ici, mieux ça sera."

Il se mit en tête et entama un pas vif vers les ruines. Il s'étonna de marcher avec de si longues jambes. Il arriva au croisement, en haut de la rampe, et pris un des deux chemins vers le toit de l'arène. Il entendait les quatre autres mages derrière lui, en formation, qui avançaient dans le claquement des capes et le bruissement des robes de combat.
Ils longèrent le mur ouest jusqu'à arriver devant une porte moins délabrée que les autres. Une fenêtre ronde décorée jurait avec l'état des ruines alentours.

"C'est ici" Lança le mage chauve. "Ouvre cette porte".

Bengus s'approcha de la porte. Il marmonna quelques paroles dont il ne comprit pas le sens, en approchant ses longs doigts fins de la serrure. Cette dernière cliqueta et se déverouilla. Il poussa la porte pour entrer.

La pièce n'était éclairée que par quelques chandelles. Les meubles étaient abîmés, mais tous arrangés pour que l'on puisse y vivre. Au moment où il entra, il entendit des voix s'arrêter subitement. Elle semblaient provenir de l'étage. Il jeta un coup d'oeil derrière lui. Les deux frères s'étaient postés de chaque côté de la porte, face à la cour. Burningston, le petit mage enveloppé, patrouillait quelques mètres plus loin. Le chef chauve le suivait.

"Allez, passe devant" Dit ce dernier.

Bengus, à travers les yeux de Lorfindrel, avança et se dirigea vers l'escalier. Il grimpa d'un pas souple, les marches grinçant légèrement. Il remarqua un rai de lumière provenant de la première porte sur la droite.

"Ils sont ici !" Cria-t-il par dessus son épaule.

Il répéta l'opération sur la serrure et ouvrit la porte lentement. Il vit alors deux quel'doreis, un homme et une femme, à genoux devant un autel à Elune. Un bébé était paisiblement allongé dans un berceau à côté d'eux.
Le couple se retourna, et fixa le mage du regard.

"Lorfindrel... que veux-tu ?" Questionna l'homme, dans sa langue maternelle. En bas, on entendait les bruit du bois qui raclait le sol. Les quatres mages semblaient fouiller le rez-de-chausser, en renversant les meubles.

"Récupérer ce qui m'appartient, en premier lieu, et..."
Il remarqua le bébé, puis se tourna vers la femme. Cette dernière avança pour le prendre dans ses bras, puis se remit en retrait, derrière son mari.
"-Tu sais très bien que ce collier ne t'appartient pas. Il est dans la famille des Shala'dar depuis des générations, et il le restera.

-Si tu n'est venu que pour ça, entama l'homme, tu peux repartir. Nous le gardons.

-J'ai avec moi quatre mages qui veulent votre mort. Mais je vois... que vous avez un enfant...

-Oui, une fille. Cystry... et tu veux nous tuer pour un collier..."

Le mage referma la porte et s'approcha.

"Ecoutez, si je ne vous tue pas, eux le feront. Je refuse de laisser un enfant se faire tuer. Je... d'habitude je n'ai pas de scrupules, mais vous je vous connaît. Aujourd'hui c'est différent. Je peux essayer de m'interposer, mais je ne garantis rien."

Le vacarme baissait peu à peu en intensité au rez-de-chaussée. Des pas se faisaient entendre dans l'escalier. Bengus, était surpris, mais il recula et se mis face à la porte. Il voyait ce qui se passait, et en était comme un acteur passif. Il se mit devant le couple, et attendit.
Au bout de quelques secondes, les pas s'arrêtèrent devant la porte. Une voix enrouée parla."

"Tout va bien là-dedans ?!"

La poignée tourna, et la porte s'ouvrit. Le mage commença à prendre son cigare entre deux doigts, étonné par la situation. A son grand étonnement, Bengus lança un trait de feu en plein sur la tête du mage. Celui-ci fut projeté sur le mur derrière avec violence, puis il retomba sur le sol, inconscient, le visage brûlé.
A ce moment, le mage encapuchonné apparut en haut de l'escalier, dans un petit flash de lumière. Il vit son frère étalé contre le mur, puis cria à l'aide. Il passa la tête dans l'encadrure de la porte mais la retira aussitôt quand il vit une boule de feu lui foncer dessus, avant d'exploser sur le mur.

"J'ai b'soin d'aide là-haut ! Lorfindrel, tu fous quoi ?!"

Les deux autres mages se précipitèrent à leur tour. Bengus les entendait chuchoter, il se tenait prêt, devant le couple.

"LORFINDREL ! TU va PAYER ça !"

Il vit un mage courit sur le côté, passant d'un côté à l'autre de la porte. Un éclair des arcanes toucha l'homme en pleine poitrine, sans qu'il puisse s'interposer. Ce dernier s'effondra par terre, sa femme se précipita pour essayer de le relever, mais il était trop tard.
Bengus tourna la tête vers le couple. Erreur. Son inattention lui valut une boule de feu en pleine épaule. Il recula, et leva une barrière de glace sur toute la largeur de la pièce.

"On y arrivera pas... on va tous y rester."

La femme leva ses yeux remplis de larmes vers Bengus. Elle lui fourra l'enfant dans les bras.

"Enfuis-toi ! Cria-t-elle. "Sauve au moins Cystry, pour moi."

La barrière de glace trembla. Des sorts de feu commençaient à fragiliser le mur de gel.
Elle attrapa une plume et un parchemin, et nota à la hâte.

"Cystry Shala'dar, de Sael et Je'lana Shada'lar. Puisses-tu grandir sous la bénédiction d'Elune, nous t'aimons."

Elle fourra le papier dans une lettre et la mit dans la couverture de Cystry. Lorfindrel fit un dernier salut et disparut.
Il réapparut à l'extérieur de la maison. Il entendit la voix d'une femme crier "Bandu thoribas !" avant qu'un cri désespéré de s'éteigne soudain. Sans attendre, il se mit à courir à l'extérieur de la ville.

"Il est là-bas ! Attrapez-le !"

Bengus jeta un coup d'oeil à la petite elfe qu'il tenait dans les bras. Cette dernière se tenait tranquille, et le regardait avec de grand yeux. Il couru aussi vite qu'il pu. Il parvint à se soustraire de la vue de ses poursuivants, et se dirigea instinctivement vers la fumée qui émanait du campement nain. A bout de souffle, il déposa la petite sur une souche remplie de mouse, et cria.

"ICI LES NAINS !"

Il invoqua un portail et disparu. Les images devinrent à nouveau sombres et floues. Bengus se retrouva à nouveau dans la petite pièce sombre face à Lorfindrel et sa fille. Il secoua la tête et fixa le mage. Il lâcha le cristal.

"Ok, on le laisse en vie."

Les vagues se fracassaient sur la coque du navire kal'dorei qui faisait route vers Hurlevent. Le vent hurlait entre les mâts du bateau, et ce dernier craquait d'un bruit sourd à chaque mur d'eau qu'il franchissait.

A l'intérieur, dans une cabine, Bengus, Lorfindrel et Cystry étaient ballotés par la tempête. Les flammes des lampes à huile vacillaient et le navire tanguait dangereusement. La matinée commençait, même si les nuages noirs masquaient le soleil. Le trio s'était réveillé lorsque la tempête avait commencé une heure plus tôt.

"Vous pourriez au moins me détacher... je vais finir par me casser quelque chose ! Aboya Lorfindrel, assis dans un coin de la cabine. Vous avez vu, je n'ai rien fait de mal depuis le début !"

Bengus dégaine une hache courte et fixa le mage de son seul oeil. Lorfindrel devint de plus en plus pâle à chaque fois que le nain s'approchait de lui, arme au poing. Dans un grognement, Bengus trancha les liens et raccrocha son arme. Le mage soupira et se frotta les poignets

"Merci..."

Ils s'échangèrent un regard, et le mage ouvrit la bouche.

"Au fait... que c'est-il passé ensuite ?"

Bengus renifla et réajusta son bandeau. Il regarda le mage, puis Cystry.

"D'mon côté... J'faisais une patrouille avec le sergent 'pis quatre/cind aut' nains. Les prospecteurs f'saient leur boulot sur des bouts d'ruines. Tout allait bien.

Au milleu du truc, y'a eu ce cri lointain, 'pis quelques minutes après, on a entendu "Ici les Nains !". Moi, ni une, ni deux, j'ai sortit ma hache, et chacun est allé r'garder aux alentours. Là, je tombe sur ce bout de draps qui couinait, au bout d'une centaine de mètres. J'ai regardé dedans, j'ai vu la gamine. J'ai posé ma hache contre un tronc, et j'lai prise dans mes bras, j'comprenais pas trop c'qui se passait.
Là, y'a eu trois zigotos qui ont déboulé en gueulant et ils se sont mis à me causer tout bas pour que je leur file la gamine sans poser de questions. Le reste de la patrouille faisait du boucan au loin, ils ont dû piger qu'j'étais pas seul...

Y'a eu le grand mec chauve qui m'a d'mandé mon nom et tout, 'pis ils ont disparu. Moi, j'suis revenu au camp avec une chtiote elfe dans les bras. J'pouvais pas la laisser comme ça quoi...

Quand on est rentrés au pays, j'avais une lettre scellée qui m'attendait. Ils me demandaient la mort de Lorfindrel, sans quoi ils nous tueraient. Sur le coup, j'm'en suis foutu pas mal.
Mais bien des années après, j'avais la descendance sur le dos, qui criait vengeance... Et entre temps, Cystry avait grandit, elle était vraiment d'venue ma fille. J'ai commencé à faire c'qu'ils voulaient... mais ces salopiauds ont rajouté une somme astronomique entre temps, et y'a quelques mois, il m'ont carrément fichu dans cette armure. J'ai du m'activer..."

"Maint'nant, j'ai un plan..."

La tempête se calmait peu à peu alors que les côtes des royaumes de l'est approchaient.

La compagnie était au pied d'une tour en ruines à l'extrême sud du Bois de la Pénombre. Il faisait nuit noire. Le nain tenait le mage attaché, la rôdeuse suivait. Ils s'arrêterent devant la porte délabrée, Bengus y frappa rapidement. Un grognement se fit entendre, et une paire d'yeux apparu à la lucarne. La porte s'ouvrit rapidement laissant voir un grand humain en armure qui se décala.

Ils s'avançèrent dans la tour, et pénétrèrent dans un souterrain par le biais d'une trappe à moitié cachée par la poussière. Le Nain eu quelques difficultés à descendre l'étroit passage, à cause de son armure, Lorfindrel eu aussi besoin de l'aide de Cystry. Il arrivèrent face à un long couloir qui descendait, creusé dans la pierre, éclairé par le douce lueur bleutée de lanternes magiques.

Ils avançèrent ainsi quelques minutes, pour arriver dans une immense salle. Il y avait un laboratoire d'alchimie, plusieurs feux magiques, et des étagères remplies de livres et de bocaux sur tout le long de la paroi. Il y avait aussi plusieurs tables remplies de parchemins. A l'une d'elle étaient accoudées quatre silhouettes encapuchonnées, penchées sur une carte.
Ils se tournèrent tous vers le petit groupe lorsque le Fracasse-crâne arriva dans son tintement de métal habituel. Un lourd silence tomba soudain pendant quelques secondes.

"Fortehache... enfin"

L'une des quatre silhouettes se redressa et s'avança de quelques pas.

"...et le traître... entier. Excellent."

Il fit un signe de main à ses acolytes. Deux se levèrent et se dirigèrent vers le mage. Ils l'encadrèrent et le firent assoir sur un tabouret qui traînait dans la salle.

Bengus lança: "J'ai remplit mon contrat. Virez-moi cette daube que je trimballe maintenant."

Le mage fit signe au nain de s'approcher.

"Suivez-moi."

Sans attendre, Bengus suivit l'homme jusque dans une petite pièce dont la porte était cachée entre deux armoires de livres. Il y avait des runes au sol, le courtaud se placa au centre. Le mage entra rapidement dans une sorte de transe, marmonnant des incantations incompréhensibles. Une à unes, les différentes pièces se détachèrent. Les épaulières tombèrent. Les gants s'ouvrirent et chutèrent à leur tour, de la même manière que le plastron, puis les jambières.
Bengus effectua quelques mouvements agiles, sourire aux lèvres. Il regarda ses mains, recouvertes de sang coagulé. Il s'empressa de se les frotter pour enlever la couche collante, révélant de nombreuses cicatrices de coupure aux mains, causées par les lattes de métal des gantelets.

"C'est finit pour vous, maître nain" dit calmement le mage en lui tendant un habit à sa taille. Les deux sortirent de la pièce pour rejoindre le reste du groupe.

"-Z'allez faire quoi de Lorfindrel ?

-Cela ne vous regarde pas, Fortehache. Ce ne sont plus vos affaires. Maintenant, prenez votre fille et allez vous-en d'ici.

-J'me d'mande un truc. Qui m'dit que vous allez pas la tuer au bout d'un moment ? Qu'est-ce qui vous garantit que j'vais pas rev'nir avec des potes ici pour vous mettre une taûlée ?

-Votre fille ne possède apparemment aucun pouvoir arcanique. Nous allons changer de repaire. Et enfin, nous préférons avoir Lorfindrel plutôt que Cystry, il nous révèlera encore bien des emplacements de quel'doreis.

-Peuh..."

Bengus renifle deux fois de suite, d'un air anodin. Il balaya la salle du regard. Un tintement se fit entendre vers la table d'alchimie. Les mages n'y prétèrent pas attention.

"-Cystry, on y va... on a assez perdu de temps.

-Excuse-moi, je regardais les livres, là-bas..."

Personne n'avait vraiment vu d'où elle revenait, mais le père et la fille prirent la direction du long tunnel. Après quelques minutes, silencieuses et exemptes de bruits de plaque, ils arrivèrent près de la trappe. Il y passèrent sans soucis, saluèrent le garde et partirent.

Il rejoignirent le chemin en quelques secondes et échangèrent un regard. A ce moment, une explosion sourde se fit entendre, et le sol trembla légèrement. Une partie de la tour déjà en ruine s'écroula également. Ils sourirent.

"C'est qui qu'est coincé maint'nant ?"

Ils rièrent et rejoignirent l'auberge de Sombre-comté. Après une marche calme, ils atteignirent le village. Lorfindrel les attendait dans l'auberge, un jus de prune à la main.

"-Fortehache. Pour une fois, reconnaissez-le, la magie a ses avantages.

-La magie... c'est bien beau d'savoir se téléporter, mais quand on sait pas manier une arme, j'me demande encore comment on peut oser se battre."

L'elfe sourit. Il reposa son verre.

"-Je vais vous laisser. Nos destins sont en effets liés étroitement, mais ce jour, ils se séparent. Je pense que nous partons sans haine ni amour, chacun ayant payé sa dette envers l'autre.

-Hop hop hop, y'a un truc que t'as pas "remboursé". J'y a laissé un oeil et j'vais garder un beau souv'nir sur la joue avec tes conneries...

-Eh bien, un guerrier comme vous.... Vous vous en vanterez plus tard, et cela fera toujours une histoire de plus à raconter dans vos tavernes."

Il se leva et attrapa sa canne.

"Attends, euh... mon oncle, lança Cystry. J'ai quelque chose pour toi."

Elle sortit de sa poche une petite boule de cuir de laquelle elle extirpa un collier d'opale rouge.

"Prends-le. Il a causé trop de tords. C'est en partie à cause de cet objet que nous en sommes là. Il te revient de droit."

Lorfindrel s'approcha lentement, et saisit l'opale de ses doigts frêles. Il la serra dans son poing, puis porta sa main à son coeur.

"-Ma bien-aimée... merci Cystry. Je m'en veux vraiment d'avoir apporté ainsi la destruction, et-

-On s'en fout, lança Bengus (coupant ainsi la séquence émotion). Tu l'a mise dans la merde, tu t'en est dépatouillé, elle est vivante, je suis vivant, tout le monde est vivant, tout le monde a ce qu'il veut. Maint'nant, comme tu disais, 'vaut mieux se séparer. Voilà."

Il renifla et ajusta son bandeau. Cystry le regarda un moment, puis Lorfindrel. Ce dernier enroula sa cape sur ses épaules, et partit pour se confondre rapidement avec les ombres.

"Bon... on va prendre une chambre pour le reste d'la nuit. On rentrera à Hurlevent demain à l'aube."

Cystry acquièsca. Elle observa un long moment son père tandis qu'il parlait à l'aubergiste. Ses grosses mains étaient parsemées de fines cicatrices blanches. Il boîtait légèrement. L'arrête de son nez, déjà déformé par les coups, présentait une cicatrice grossière qui était masquée par le bandeau, mais qui reprenait sur un ou deux centimètres sur le début de la tempe. Elle repensait aussi à ce souvenir laissé par une abomination du Norfendre sur l'abdomen de son père. Elle-même passa deux doigts le long de son oreille, tranchée à la moitié de sa longueur.

Ils prirent ensuite tous deux la direction de l'étage où récupérèrent pour rejoindre le lendemain la capitale, sans le fardeau d'une armure ou la menace d'une mort imminente à supporter.

La suite ?!

Haha ! Ma foi, si jamais me vient à nouveau l'inspiration, pourquoi pas envisager du neuf... Qui sait !

Dranilania sortie des ombres de la bibliothèque où elle étudiait un de ses grimoires... Elle prit le recueil de Bengus et l'observa en souriant. Elle alla le ranger sur l'étagère des rapports... Il contrastait avec les parchemin fin et des rouleaux... Elle mit le livre en évidence sans le lire.

HRP : Très joli